venerdì 14 dicembre 2007

LE MONDE: RECENSIONE DI DUE VOLUMI DELLA IPY POLAR BOOK COLLECTION


D'un pôle à l'autre (di Pierre Barthélémy)

LE MONDE DES LIVRES | 13.12.07 | 13h27
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Pour parler des pôles, il existe deux types d'occasions. Les programmées : la quatrième Année polaire internationale en est une qui, contrairement à ce que son nom indique, court sur deux ans, du 1er mars 2007 au 1er mars 2009. Et il y a aussi les urgences : même s'il apparaît parfois comme un processus lent, le réchauffement climatique est particulièrement actif sur la banquise arctique, dont la fonte s'accélère au point que, d'ici à quelques décennies, elle disparaîtra lors de chaque été.


Le pôle Nord est un univers qui s'achève. Il n'est pas sûr que les grands décideurs de notre planète aient la volonté ou, s'ils l'ont, qu'ils soient capables de stopper le processus que l'homme a enclenché il y a deux siècles. Avant que l'Arctique ne soit plus qu'une grande flaque froide, la photographe Mireille de La Lez, épaulée par Fredrik Granath, a produit un magnifique témoignage sur ce "monde fragile". Un témoignage pour les générations futures, une ode au blanc avec une dédicace particulière pour les ours polaires, dans l'intimité desquels Mireille de La Lez a pu subtilement pénétrer. Mais les apparences sont parfois trompeuses : le "roi de l'Arctique", comme l'appelle le livre, grand prédateur symbole de la banquise, n'est plus qu'un animal en sursis. Lorsque son habitat aura rétréci comme peau de chagrin, il cessera d'exister.

A l'autre bout de la Terre, les menaces semblent moins immédiates puisque l'Antarctique est pour l'heure protégé de la fonte par son environnement glacial. Le livre que la journaliste et photographe italienne Lucia Simion lui consacre n'a donc pas à se situer sur le registre de l'urgence, bien que les récentes revendications de la Grande-Bretagne sur une partie de l'Antarctique laissent mal augurer de l'avenir de la région, si les appétits de matières premières supplantent la volonté de préserver cet espace vierge. Tombée amoureuse du continent blanc, Lucia Simion y a enchaîné les expéditions, dont trois dans la station franco-italienne Concordia. Complet, superbement illustré grâce à l'appoint de luxe que lui ont fourni plusieurs photographes comme Yann Arthus-Bertrand ou Franz Lanting, Antarctique, coeur blanc de la Terre transporte avec une passion évidente le lecteur dans la mémoire climatique de la planète, vers un monde qui, comme l'écrit Jean-Louis Etienne dans la préface, "a cette force d'attraction des choses inaccessibles".


Un monde fragile,

photographies de Mireille de La Lez, textes de Fredrik Granath (La Martinière, 270 p., 39 €).

Antarctique, coeur blanc de la Terre,

de Lucia Simion (Belin, 224 p., 40 €).

Pierre Barthélémy
Article paru dans l'édition du 14.12.07.

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